Saturday, November 25, 2006

En montgolfiere

Survolant en montgolfière le territoire de Ceglie Messapica à la recherche de formes insolites dessinées par le blanc des murs à sec j’ai découvert cette ellipse.

Surprenant car je passe si souvent à cet endroit, en voiture, en bicyclette et n’ai jamais remarqué quoi que ce soit d’étrange.

Une farce de la nature ?

Je manœuvre facilement jusqu’au dessus de l’endroit en diminuant progressivement la flamme de ma vieille montgolfière.

La journée est limpide, même pas un souffle de vent, je peux donc observer avec clarté ce site.

A l’œil nu je vois nettement une forme dont la plus grande diagonale mesure 300m et la plus petite 150m.

Il s’agit en effet d’une clôture qui entoure une espèce d’étang de 5m de profondeur.

Ma curiosité va grandissante.


En douceur j’atterris sur un champ situé près de la départementale de Fedele Grande.

Avec précaution je plis la toile de ma montgolfière et la range dans le coffre de ma voiture ainsi que son panier.

En me rendant à l’endroit de ma découverte je dois malheureusement constater que la vue est obstruée par un grand mur.

Il se fait tard, je décide donc de revenir un autre jour avec une autorisation et le nom du propriétaire de cet endroit insolite.


Saturday, October 28, 2006

Le dernier "trullaio" ?



Mi Septembre, l’été n’est pas encore fini, l’automne n’a pas encore commencé.
Début d’aprésmidi, soleil, lumière à volonté.
Beaucoup de vent aussi, la poussière qu’il soulève dessèche la peau, la rend aride.

L’endroit où travaille Francesco se trouve au sommet d’une colline. Une vue à couper le souffle, à peu de distance de notre village, on peut voir le Salento, la mer adriatique et quant la lumière claire de l’hiver le permet on peut apercevoir les monts de l’Albanie.

Je rejoins l’endroit sans difficultés, avec ses ouvriers il est entrain de démonter, de ramasser le peu d’outils et de nettoyer le chantier…..

« Pour aujourd’hui ça suffit… »


Il est heureux de cet interview, il sait que dans son petit monde a lui il est entrain de devenir une célébrité.

« Il ne m’ont pas laisser travaillé cet été… »

Je lui demande « Mais qui…. ? ».
Il parle de toutes ces personnes qui en passant par là n’ont pas résister à l’envie de s’arrêter et d’admirer le travail d’un « trullaio ». Voir construire un Trullo est peu banale.
Personnellement je ne me souvient pas avoir vu un de ces artiste à l’œuvre durant ma jeunesse.
Il s’agit presque d’une découverte archéologique.

« Beaucoup de monde c’est arrêté surtout des étrangers. Ils sont émerveillés par la qualité des travaux et de ce que l’on peut réaliser à partir de nos pierres. »

Après quoi, tel un fleuve en crue, il m’explique toutes les qualités de notre calcaire, de sa luminosité, des secrets et des fossiles qu’elle porte en soi. Notre pierre que, avec grande difficultés, il réussi à peine à extraire du sol pour raisons de santés, problèmes de dos, intervention chirurgicale récente. Il me le dit tout simplement, sans se plaindre.

« Ce sont des choses qui arrivent à mon age….j’ai plus de Soixante-dix ans. Ce n’est pas la faute au travail et je peux m’estimer heureux d’avoir toujours pu travailler en plein air. J’ai toujours respiré l’air du terroir. »



Il parle avec amour de son travail et se met à la place de son commendataire. C’est lui qui décide ! Les ouvriers ne doivent faire autre chose que suivre ses ordres. C’est lui qui sélectionne les pierres une par une et leur explique comment la positionner.
Je suis les travaux de ce maître d’ouvrage depuis pas mal de temps et j’ai pu voir l’évolution de son œuvre.
Chaque « trullo » est différent, est une nouvelle création, la manière dont il dispose les petits escaliers, la construction d’une arcade un peu spéciale, rien n’est banal.
Il met grande confiance et espoir dans ses collaborateurs, son fils, son gendre et tant de jeunes qui travaillent pour lui et a qui il offre sécurité et salaire.

Au revoir Francesco, à la prochaine.